Comme le rappelle le rapport du groupe de travail sur la prostitution des mineurs, présidé en 2021 par Mme CHAMPRENAULT,  procureure Générale près la cour d’appel de Paris, la réalité du phénomène de la prostitution est difficile à chiffrer mais le secteur associatif évalue le nombre de mineurs prostitués entre 7000 et 10 000 sur le territoire national. Ce chiffre est approximatif et peut être en deçà de la réalité.

Ces mineurs sont souvent contraints ou manipulés à se livrer à des actes sexuels en échange d’argent, de biens ou d’une certaine forme de protection. Ils sont très souvent vulnérabilisés par des problématiques connexes au sein de leur famille, de leur parcours scolaire ou d’insertion professionnelle, ou encore de leur santé. Les pratiques prostitutionnelles, qu’elles soient occasionnelles ou régulières, ont des conséquences dramatiques sur leur développement psycho-affectif et leurs projets d’avenir.

Si les mineurs pensent dissimuler cette activité, les professionnels   ont appris à déceler les premiers signes souvent subtils, de son existence. Ils doivent cependant faire face aux complexités des situations qui peuvent susciter une forme d’incompréhension et entraver la relation éducative. L’accompagnement de ces jeunes doit pouvoir être adossé à un maillage partenarial et local.