Toute mesure éducative dans le champ judiciaire invite les parents à l’introspection et ce, sans que l’adhésion ne soit un prérequis, la mesure s’imposant à eux. Dans l’intérêt supérieur de l’enfant, le questionnement du professionnel peut être vécu comme intrusif par les parents qui se doivent de répondre de l’histoire et l’éducation proposée à leur enfant. Dans ce contexte quel soutien à la parentalité peut-on offrir à ces parents, légitimement traversés par de nombreux sentiments et émotions : honte, culpabilité, sentiment d’échec ou de disqualification… ? Les groupes de parole de parents sont des espaces-ressources leur permettant de se poser hors de leur quotidien le temps de quelques heures. Ils leur offrent, grâce à leur dimension collective, l’opportunité de se sentir moins seuls face aux difficultés, de (re)prendre confiance en leurs capacités et compétences, de faire évoluer la relation avec leurs enfants. Face à la diversité des situations familiales et à l’intime des vécus, animer un groupe de paroles nécessite un savoir-faire spécifique. Comment faire émerger la parole et la réguler ? Comment accueillir les émotions, le partage de situations parfois très douloureuses ? Comment trouver le bon dosage dans l’accompagnement en évitant le conseil, l’expertise ou la fusion émotionnelle ?