La radicalisation violente des mineurs est un phénomène complexe en constante évolution. La note de la DPJJ du 14 octobre 2023 sur la gestion des mineurs poursuivis pour des infractions de nature terroriste (AMT et apologie) met en avant « la diversité des revendications et des tentations radicales » auxquelles des groupes ou des individus font aujourd’hui référence : « idéologie d’extrême droite, appels à la haine et à commettre des crimes de masse, infractions en liens avec des propos néo-nazi, racistes, anti LGBTQIA+, antisémites… ». Ces idéologies s’ajoutent aux phénomènes d’embrigadement dits « salafo-djihadiste » ou d’empreinte sectaire. Que l’on parle des radicalités liées à des phénomènes religieux, politiques ou environnementaux, l’adolescent n’échappe pas à ces mouvements.

Touchés par une inquiétude grandissante d’imaginer leur place dans le devenir de nos sociétés, les adolescents peuvent ressentir le besoin d’un refuge pour contrer leur anxiété. De ce fait, ils peuvent être perméables aux idéologies radicales prônant l’action violente et la haine de l’autre, tant sur le plan politique que religieux. Bien que très minoritaires parmi les jeunes pris en charge par la PJJ, les mineurs poursuivis pour des faits terroristes ou en danger de radicalisation violente mettent en lumière un besoin d’idéal, une quête d’identité, ainsi que des souffrances et des manières de « faire rupture » spécifiques.