Le 4 août 2014, le législateur a promulgué une loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, visant à combattre les inégalités dans la sphère professionnelle, publique et privée. Depuis 2012, chaque ministère, dont celui de la Justice, nomme un haut ou une haute fonctionnaire à l'égalité des droits (HFED) pour assurer la mise en place effective et efficiente de la politique en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes au sein des ministères et dans les politiques publiques qu’ils portent. Aujourd’hui encore, pourtant, les stéréotypes genrés, omniprésents dans la société, les médias, les réseaux sociaux, nous influencent en tant qu’adultes professionnel.les. Ils influencent aussi les adolescent·e·s dans la construction de leur personnalité et leur relation à l’Autre.
En tant que système, le genre crée des dualismes (féminin/masculin). Démonstrations de virilité, rapports de force, tentatives de séduction traversent le quotidien des structures accueillant des jeunes en collectif. Nos postures éducatives, empreintes de représentations, impactent de fait nos rapports sociaux professionnels et la relation éducative. Appréhender les pratiques éducatives à travers une perspective de genre permet alors d’analyser la construction sociale du féminin et du masculin ainsi que leur hiérarchisation.
Différentes recherches ont montré que les praticiens de l’éducation, hommes comme femmes, contribuent, par de multiples mécanismes (attentes orientées en fonction du sexe du jeune, interactions verbales, etc.) et de manière inconsciente, à la reproduction des stéréotypes sexués et des schémas sociaux traditionnels.
Comment les éducateurs-trices agissent en conscience pour lutter contre la reproduction des rapports genrés, et ainsi contre les discriminations et les violences, en permettant aux jeunes de se dégager peu à peu des stéréotypes ?