Inscrites dans le code pénal au rang des atteintes à la dignité de la personne, les infractions de traite des êtres humains et de proxénétisme recouvrent des réalités contrastées, de la prostitution de rue localisée aux réseaux de travail illégal, d’exploitation sexuelle, de mendicité, de cambriolages et de trafic d'organes, et touchent un nombre important et croissant de victimes.

Avec le trafic de stupéfiants, la TEH est considérée comme l'une des formes de criminalité les plus lucratives au monde. L'exploitation des êtres humains génèrent environ 150 Milliards de dollars de profit par an. Dès lors, le droit international et national se sont considérablement renforcés pour faire face à cette menace, afin d'élargir les situations incriminées et d'offrir une meilleure protection aux victimes. Ainsi, la Convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains du 3 mai 2005, la loi du 13 avril 2016, les circulaires du ministère de l’intérieur du 19 mai 2015 et du ministère la justice du 22 janvier 2015, notamment, ont renforcé l’arsenal juridique, tant s’agissant de la poursuite des auteurs et du démantèlement des réseaux, que de la prise en charge et la mise à l’abri des victimes.

La coexistence dans le code pénal français des infractions de TEH et de proxénétisme est néanmoins un facteur de complexité lorsqu’il s’agit de poursuivre des faits d’exploitation sexuelle.